Les registres de texte (le
ton ; ou la tonalité d’un texte) désigne
l’impression particulière ressentie par le lecteur devant un texte. C’est
l’effet que ce texte produit sur le lecteur et les émotions qu’il
provoque : joie ; tristesse ; rire ; souffrance ;
compassion…
Le registre
pathétique
Le registre pathétique :
1- La situation
pathétique :
La situation
pathétique est une situation douloureuse (misère, maladie, danger,
séparation, décès accidentel…) qui fait souffrir le personnage.
2- Les effets recherchés sur le lecteur :
Le registre Pathétique
provoque la pitié, l’attendrissement et la tristesse à
l’égard d’un personnage.
3- Caractéristiques :
a- Le personnage
pathétique:
Le héros pathétique se
montre faible, proche du lecteur, placé dans des situations douloureuses, il
exprime la souffrance, la tristesse, le désespoir et le regret.
Le pathétique présente
des personnages proches du lecteur, placés dans des situations douloureuses.
Ils provoquent la pitié, la tristesse.
b- Les champs
lexicaux :
Le vocabulaire de l’affectif (ceux
de l’émotion et de la souffrance). La tristesse, la
douleur ou le regret, les sensations, les sentiments.
c- Les thèmes :
Le pathétique
évoque des situations douloureuses telles que la mort ;
la maladie ; la séparation ; la souffrance physique ; la
souffrance morale ; l’injustice ; l’homme face à des situations
inhumaines (misère, échec, perte d’un proche…)
d- Les figures de
style
Les figures de l’exagération,
en particulier, l’hyperbole, servent à amplifier un phénomène et accentuent
donc la sensibilité du lecteur.
Les exclamations,
les apostrophes et les interrogations contribuent,
elles aussi, à installer ce climat de douleur.
4- Exemple :
« Pauvre
petite ! Ton père qui t’aimait tant, ton père qui baisait ton petit cou
blanc et parfumé, qui passait la main sans cesse dans les boucles de tes
cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton joli visage rond de sa main, qui
te faisait sauter sur ses genoux et le soir joignait tes deux mains pour prier
Dieu.
Qui est ce qui te fera tout cela maintenant ?
Qui est ce qui t’aimeras ? Tous les enfants de ton âge
auront des pères, excepté toi. Comment te déshabitueras-tu, mon enfant,
du jour de l’an, des étrennes, des beaux joujoux, des bonbons et des
baisers ? »
Extrait du chapitre 26 du dernier jour d’un condamné
Le registre tragique
Le registre tragique :
La tonalité tragique
vise à inspirer la terreur et la pitié. Elle est très souvent
liée au genre théâtral. Elle se caractérise par la mise en valeur d’une sorte
de fatalité qui pousse inévitablement l’homme à l’échec, au malheur
et à la mort. Les thèmes récurrents de la tonalité tragique sont la
mort, la fatalité et la souffrance devant une lutte impossible ; ils sont
mis en valeur par le champ lexical de la fatalité, de la nécessité, de
l’amour et de la mort.
1- La situation tragique :
Une situation sans
issue: l’homme affrontant des forces qui le dépassent. Dans cette situation,
les personnages se comportent avec héroïsme en acceptant un destin fatal.
2- Les effets recherchés sur le lecteur :
Provoquer l’effroi
(devant la puissance du destin) et la pitié.
Un texte tragique
émeut le lecteur car il présente des personnages, tourmentés par une forte
passion ou par un dilemme, ne peuvent éviter un dénouement malheureux (la mort
ou la folie)
3- Caractéristiques :
a- Le Personnage
tragique :
Le héros tragique fait preuve
d’une évidente lucidité et affronte la situation, non seulement sans souffrir,
mais de manière plus digne.
Il se sacrifie pour un idéal
moral. (Liberté ; devoir moral ; devoir religieux ; devoir
familial).
Le héros tragique se
caractérise par sa grandeur, il est noble, hors du commun, n’est pas un homme
ordinaire mais exceptionnel, conduit par un devoir moral, possède un caractère
qui lui permet d’affronter le destin (le courage, ne craint rien.
b- Champs
lexicaux : de la douleur, de la mort, de la fatalité, du destin, de
l’impuissance.
c-
Thèmes : La mort, le pouvoir, la guerre, la folie, l’héroïsme,
l’honneur, l’amour, la fatalité, l’homme face à son destin.
4- Exemple :
« Ma grâce ! Ma grâce !
Ai-je répété, ou, par pitié, cinq minutes encore ! Qui sait ? Elle
viendra peut-être ! Cela est si horrible à mon âge, de mourir ainsi !
Des grâces qui arrivent au dernier moment, on l’a vu souvent. Et à qui
fera-t-on grâce, monsieur si ce n’est à moi ?
Cet exécrable bourreau ! il s’est
approché du juge pour lui dire que l’exécution devait être faite à une certaine
heure, que cette heure approchait, qu’il était responsable, que d’ailleurs il
pleut, et que cela risque de se rouiller.
— Eh, par pitié ! Une minute
pour attendre ma grâce ! Ou je me défends ! Je mords !
Le juge et le bourreau sont sortis. Je
suis seul. Seul avec deux gendarmes.
Oh ! L’horrible peuple avec ses cris
d’hyène. Qui sait si je ne lui échapperai pas ? Si je ne serai pas
sauvé ? Si ma grâce ?… Il est impossible qu’on ne me fasse pas
grâce !
Ah ! Les misérables ! Il me
semble qu’on monte l’escalier. »
Extrait
du chapitre 49 du dernier jour d’un condamné
Le registre lyrique:
Le registre lyrique :
La tonalité lyrique
est l’expression des sentiments personnels de l’auteur. Il peut exprimer divers
sentiments personnels : l’amour, l’enthousiasme, le bonheur, la tristesse,
la mélancolie,… Les thèmes privilégiés sont l’amour, la mort, la
nature, la solitude, la fuite du temps, c’est-à-dire tout ce qui est propice à
l’expression d’une émotion particulière.
Caractéristiques :
– Marques de la première personne (forte
implication de celui qui parle)
– Musique de la phrase (harmonie
rythmique et sonore)
– Champ lexical des émotions et des
sentiments.
Effet recherché :
Exprimer ses
sentiments personnels et les faire partager avec le lecteur.
Exemple :
« Ce matin, je me sentais capable de
bonté, d’indulgence, j’étais d’une générosité sans bornes. Je pardonnais à
Zineb, dans mon for intérieur, toutes les misères qu’elle m’avait fait subir;
je pardonnais à son chat qui était revenu après s’être débarrassé de son
collier, ma belle chaîne d’or, je pardonnais aux mardis d’être des jours trop
longs, à la baguette de cognassier de mordre si souvent la chair fragile de mes
oreilles, je pardonnais aux jours de lessive d’être particulièrement froids et
tristes, je pardonnais tout au monde ou du moins à ce que je connaissais du
monde. »
Extrait du chapitre 6
de la Boite à Merveilles
Le registre comique
Le registre comique :
La tonalité comique
tend à susciter le rire. Elle peut naître d’une caricature, d’une parodie,
d’une satire, d’un jeu de mots ou d’une situation absurde. On distingue quatre
types de comique : le comique de mot, de situation,
de répétition, de caractère. Elle est caractérisée par le recours
aux figures de style comiques et par le jeu sur les
différents niveaux de langue.
Il utilise des
procédés comme la répétition, le quiproquo, l’exagération des
mots ou de situation.
Effet recherché :
Il vise à faire rire et à divertir.
Procédés :
a- Le comique de
gestes ou de situation : Cet aspect du registre comique est réservé
au théâtre (mimiques, grimaces, vêtements, accessoires) traduits par la
didascalie
b- Le comique de
situation : Surprise, coïncidence, rebondissement, retournement,
quiproquo…
c- Le comique de
mot : Jeux de mot, répétition, niveau de langue…
d- le comique de
caractère : Description morale des personnages (vices, pensée…)
Exemple :
LE GARDE : (qui a pris son carnet et suce sa mine.) C’est
pour votre bon ami ? ANTIGONE : Mon chéri, j’ai voulu mourir et tu ne
vas peut-être plus m’aimer…
LE GARDE : (répète lentement de sa grosse voix en écrivant)
« Mon chéri, j’ai voulu mourir et tu ne
vas peut-être plus m’aimer… »
Extrait
de « Antigone » page 114
Le registre polémique
Le registre polémique :
Il caractérise les
textes argumentatifs sous forme d’un combat d’idée, une discussion violente et
agressive autour d’un sujet de désaccord. Possède une fonction critique.
Il se caractérise par :
– Procédés de dévalorisation
(métaphores dépréciatives, antiphrases ironiques)
– Provocations (vocabulaire
dévalorisant) : le polémiste provoque afin de faire réagir et réfléchir.
– La
caricature, l’hyperbole, exclamations, fausses questions (questions
oratoires), amplification, superlatifs.
– L’ironie : comme le
registre ironique, le registre polémique fait appel à l’ironie, qui tourne
l’adversaire en dérision.
Effet recherché :
-Défendre ses idées.
-Dénoncer un adversaire en
cherchant à le discréditer.
– vise à convaincre, à
vaincre en réduisant son adversaire au silence sous l’effet de la colère.
Exemple :
« Se sont-ils jamais seulement arrêtés à cette idée poignante que dans
l’homme qu’ils retranchent. Il y a une intelligence qui avait complété sur la
vie, une âme qui ne s’est point disposée pour la mort ? Non, ils ne voient
dans tout cela que la chute verticale d’un couteau triangulaire, et pensent
sans doute que, pour le condamné, il n’y a rien avant, rien après. »
Extrait du chapitre 6 du dernier jour d’un condamné
Le registre satirique
Le registre satirique :
Un texte satirique
critique, en se moquant, les défauts d’un individu (ou d’un groupe
d’individus), d’un comportement, etc.
Le registre satirique
est très proche du registre ironique. L’objectif du registre satirique est donc
de provoquer le rire par la moquerie des défauts d’un individu ou
d’une institution par le biais de la caricature.
Effet recherché :
Dénoncer des
comportements, des défauts ou des personnes en se moquant.
Visée argumentative.
Exemple :
« Les juges, au fond de la salle
avaient l’air satisfait probablement de la joie d’avoir bientôt fini. Le visage
du président, doucement éclairé par le reflet d’une vitre, avait quelque chose
de calme et de bon, et un jeune assesseur causait presque gaiement en
chiffonnant son rabat avec une jolie dame en chapeau rose, placée par faveur
derrière lui.
Les jurés seuls paraissaient blêmes
et abattus, mais c’était apparemment de fatigue d’avoir veillé toute la nuit.
Quelques-uns bâillaient. Rien, dans leur contenance, n’annonçait des hommes qui
viennent de porter une sentence de mort, et sur les figures de ces bons
bourgeois je ne devinais qu’une grande envie de dormir. »
Extrait
du chapitre 2 du dernier jour d’un condamné
Le registre ironique
Le registre ironique :
La tonalité ironique
consiste à faire entendre autre chose que ce que l’on dit ou ce que l’on pense.
Il s’agit d’une tonalité moqueuse et critique, qui naît de
l’emploi de figures de style comme l’antithèse, l’antiphrase, la
litote ou encore l’oxymore. Elle est caractérisée par
une ponctuation forte et par l’emploi des modalisateurs.
Consiste à dire le
contraire de ce que l’on pense dans le but de se moquer.
Effet recherché :
Permet de dénoncer quelque chose en
laissant comprendre le contraire de ce qui est dit. L’ironie a pour objectif
d’attirer l’attention du lecteur sur des grandes questions, sur des
problèmes majeurs afin que s’opère chez lui une prise de conscience. De
faire réfléchir son lecteur.
Procédés :
Question de la
liberté, de la tolérance, de la justice, des abus du pouvoir, des inégalités
sociales ou encore de la guerre.
Les procédés les plus
utilisés sont les figures de l’opposition, et notamment l’antiphrase.
Exemple :
« Il ne croit pas, ce geôlier, que j’aie à me plaindre de lui et de ses sous
geôliers. Il a raison. Ce serait mal à moi de me plaindre ; ils ont fait
leur métier ; ils m’ont bien gardé ; et puis, ils ont été polis à
l’arrivée et au départ. Ne dois-je pas être content ?»
Extrait
du chapitre 20 du dernier jour d’un condamné
Le registre
fantastique
Le registre fantastique :
La tonalité
fantastique caractérise un texte qui présente des faits comme surnaturels et inexplicablesrationnellement.
Le registre fantastique comprend tous les textes, descriptifs ou narratifs,
poésie ou roman, qui font intervenir l’étrange.
Le texte fantastique
témoigne de l’apparition de l’étrange et du surnaturel dans un
contexte quotidien. Cette apparition n’est jamais totalement confirmée par le
narrateur. C’est pourquoi le lecteur ne sait pas s’il est face à des
personnages qui ont une perception déformée du réel ou face à une aventure
étrange.
Les caractéristiques essentielles :
Elle est caractérisée
par le champ lexical de la peur, de la folie, de la mort et du surnaturel.
L’expression du doute, de l’incertitude, l’emploi
du subjonctif et du conditionnel, le recours aux figures de
style telles que la répétition, la comparaison, l’hyperbole ou encore
la personnification des objets sont autant d’indices de la tonalité
fantastique.
Le cadre spatio-temporel :
Afin de favoriser
l’émergence du mystère, le récit fantastique se déroule, de préférence, dans
des lieux abandonnés (châteaux) et sombres. Ces endroits
éveillent chez le lecteur une peur liée aux événements qui leur sont
traditionnellement associés (fantôme, mort, malédiction, etc.).
L’action se produit plutôt de nuit,
pendant l’hiver ou à l’automne, saisons qui connotent la tristesse,
l’obscurité et le froid.
Exercice des registres
de texte
I)- Identifiez le registre dominant
dans chaque extrait.
II)-Justifiez votre réponse
en vous référant au texte.
EXTRAITS :
» Condamné à mort ! Voilà cinq
semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours
glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids. «
Chapitre I, Le
dernier jour d’un condamné
2- Que ce que j’écris ici puisse être
un jour utile à d’autres, que cela arrête le juge prêt à juger, que cela sauve
des malheureux, innocents ou coupables, de l’agonie à laquelle je suis
condamné, pourquoi ? À quoi bon ? Qu’importe ? Quand ma tête
aura été coupée, qu’est-ce que cela me fait qu’on en coupe d’autres ?
Est-ce que vraiment j’ai pu penser ces folies ? Jeter bas l’échafaud après
que j’y aurai monté ! Je vous demande un peu ce qui m’en reviendra.
Ah ! C’est moi qu’il faudrait
sauver ! – Est-il bien vrai que cela ne se peut, qu’il faudra mourir
demain, aujourd’hui peut-être, que cela est ainsi ? Ô Dieu !
L’horrible idée à se briser la tête au mur de son cachot !
Chapitre VII, Le dernier jour d’un condamné
J’admets que je sois justement puni ;
ces innocentes, qu’ont-elles fait ? N’importe ; on les déshonore, on
les ruine. C’est la justice. Ce n’est pas que ma pauvre vieille mère
m’inquiète ; elle a soixante-quatre ans, elle mourra du coup. Ou si elle
va quelques jours encore, pourvu que jusqu’au dernier moment elle ait un peu de
cendre chaude dans sa chaufferette, elle ne dira rien.
Ma femme ne m’inquiète pas non plus ;
elle est déjà d’une mauvaise santé et d’un esprit faible. Elle mourra aussi.
À moins qu’elle ne devienne folle. On dit
que cela fait vivre ; mais du moins, l’intelligence ne souffre pas ;
elle dort, elle est comme morte.
Chapitre IX, Le dernier jour d’un condamné
Il ne croit pas, ce geôlier, que j’aie à
me plaindre de lui et de ses sous geôliers. Il a raison. Ce serait mal à moi de
me plaindre ; ils ont fait leur métier ; ils m’ont bien gardé ;
et puis, ils ont été polis à l’arrivée et au départ. Ne dois-je pas être
content ?
Chapitre XX, Le dernier jour d’un condamné
Un léger coup, frappé sur mon épaule, m’a
fait tourner la tête. C’était le nouveau gendarme, avec qui j’étais seul.
Voici à peu près de
quelle façon il m’a adressé la parole.
– Criminel, avez-vous bon cœur ?
– Non, lui ai-je dit.
La brusquerie de ma réponse a
paru le déconcerter. Cependant il a repris en hésitant :
– On n’est pas méchant pour le plaisir de
l’être.
– Pourquoi non ? Ai-je répliqué. Si vous
n’avez que cela à me dire, laissez-moi. Où voulez-vous en venir ?
– Pardon, mon criminel, a-t-il répondu.
Deux mots seulement. Voici. Si vous pouviez faire le bonheur d’un pauvre homme,
et que cela ne vous coûtât rien, est-ce que vous ne le feriez pas ?
(…) Moi, faire le bonheur de quelqu’un !
– Oui, criminel, oui bonheur, oui fortune.
Tout cela me sera venu de vous. Voici. Je suis un pauvre gendarme. Le service
est lourd, la paye est légère ; mon cheval est à moi et me ruine. Or je mets à
la loterie pour contre-balancer. Jusqu’ici il ne m’a manqué pour gagner que
d’avoir de bons numéros. J’en cherche partout de sûrs ; je tombe toujours à
côté. Je mets le 76 ; il sort le 77. J’ai beau les nourrir3 ils ne
viennent pas…- Un peu de patience, s’il vous plaît, je suis à la fin. – Or
voici une belle occasion pour moi. Il paraît, pardon, criminel, que vous passez
aujourd’hui. Il est certain que les morts qu’on fait périr comme cela voient la
loterie d’avance. Promettez-moi de venir demain soir qu’est-ce que cela vous
fait ? Me donner trois numéros, trois bons. Hein ? – Je n’ai pas peur des
revenants, soyez tranquille. – Voici mon adresse : Caserne Popincourt, escalier
A n° 26, au fond du corridor Vous me reconnaîtrez bien, n’est-ce pas ? Venez
même ce soir, si cela vous est plus commode.
Chapitre XXXII, Le
dernier jour d’un condamné
6. Le MARDI, jour néfaste pour
les élèves du Msid, me laisse dans la bouche un goût d’amertume. Tous les
mardis sont pour moi couleur de cendre. (…)
À six ans,
j’avais déjà conscience de l’hostilité du monde et de ma fragilité. Je
connaissais la peur, je connaissais la souffrance de la chair au contact de la
baguette de cognassier. Mon petit corps tremblait dans ses vêtements trop
minces. J’appréhendais le soir cons
La boite à
merveilles chapitre 2
7) Je laisse une mère, je laisse une
femme, je laisse un enfant.
Une petite fille de
trois ans, douce, rose, frêle, avec de grands yeux noirs et de longs cheveux
châtains.
Elle avait deux ans et un mois quand je
l’ai vue pour la dernière fois.
Ainsi, après ma mort,
trois femmes, sans fils, sans mari, sans père, trois orphelines de différente
espèce, trois veuves du fait de la loi.
Chapitre XXVI, Le dernier jour d’un condamné
8)- Hélas ! N’aimer ardemment qu’un
seul être au monde, l’aimer avec tout son amour, et l’avoir devant soi, qui
vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond, et ne vous connaît pas.
Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas
qu’il vous en faut parce que vous allez mourir !
Chapitre XLIII, Le dernier jour
d’un condamné
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