Texte :
(…)Nous pouvions nous permettre de manger de la viande trois à quatre fois par semaine.
Papa, d'origine montagnarde comme ma mère, après avoir quitté son village situé à une cinquantaine de kilomètres de la grande ville, avait au début éprouvé des difficultés à gagner sa vie et celle de sa jeune épouse. Dans son pays, on était pillard et paysan. À Fès, il fallait pour vivre exercer quelque industrie citadine ou monter un petit commerce. Dans notre famille, vendre et acheter a toujours été considéré comme le métier le plus vil.
Mon père se souvint avoir été à un moment de sa jeunesse dans l'atelier de l'un de ses oncles maternels, tisserand de couvertures. Il s'acheta donc un minimum de matériel, loua un coin dans un atelier et s'installa tisserand. II faisait honnêtement son travail, améliorait de jour en jour sa production. Bientôt, ses articles furent très disputés et le ménage jouit d'un certain confort. Mon père avait un vieil ouvrier avec lui sur le métier; Driss le teigneux garnissait les canettes et faisait les commissions.
Driss venait deux fois par jour à la maison : le matin acheter les provisions et au milieu du jour chercher le déjeuner de son patron. Mon père mangeait à l'atelier. Il venait seulement le soir après la dernière prière. Le vendredi faisait exception. Ce jour-là mon père était à son métier jusqu'à midi environ ; il payait ses employés, allait à la Mosquée pour la grande prière et nous déjeunions en famille.
COMPRÉHENSION: (10 points)
1) -De quelle œuvre est tiré ce texte ? Quel en est l’auteur ? (0.5pt)
- De « La boîte à merveilles ». L’auteur est Ahmed Sefrioui.
2) -À quel genre littéraire appartient ce passage ? (0.5pt) Justifiez votre réponse à partir du texte.
- Au roman autobiographique. Justification: Papa, ma mère, Mon père, nous déjeunions …
3) -a) Quelle est l’origine des parents du narrateur ? (0.5pt) a) – Les parents du narrateur sont d’origine montagnarde.
b) Dans quelle ville se sont-ils installés par la suite ? (0.5pt) b) – Dans la ville de Fès.
4) -a) Quel métier exerce le père du narrateur ? (0.5pt) a) Un tisserand.
b) Pourquoi n’a-t-il pas choisi le commerce ? (0.5pt)
- b) Car dans sa famille, vendre et acheter a toujours été considéré comme le métier le plus vil.
5) -Répondez par vrai ou faux en vous référent au texte. (1 pt)
a) Le père apprit son métier tout seul. - Faux
b) Le père s’acheta beaucoup de matériel. -Faux
c) Il faisait honnêtement son travail. - Vrai
d) Driss le teigneux était associé au père du narrateur. - Faux
6) - a) Le métier du père a-t-il bien réussi ? (0.5pt) a) - Oui
b) Relevez du texte une phrase ou une expression justifiant votre réponse. (0.5pt)
- b) - Bientôt, ses articles furent très disputés et le ménage jouit d'un certain confort.
7) -Observez le passage de « Il s'acheta … » jusqu'à « … d’un certain confort. »
a) Le jugement que porte le narrateur sur la manière avec laquelle travaille son père est-il favorable ou défavorable ? (1 pt)
- a) Un jugement favorable.
b) Relevez dans le passage un mot qui le montre. (1 pt)
- b) « honnêtement », « améliorait ».
8) -Lisez le dernier paragraphe.
a) Relevez deux termes appartenant au champ lexical de la religion. (1 pt)
- a) Prière et Mosquée.
b) Ce champ lexical met en valeur : (1 pt)
-Le sens du devoir du père.
-La négligence du père. (Recopiez la bonne réponse)
- b) Le sens du devoir du père.
9) -Le narrateur raconte pour : (1 pt)
a-Porter un regard critique sur les métiers artisanaux.
b-Valoriser les métiers artisanaux.
c-Exprimer son admiration pour son père.
d-Critiquer le comportement du père envers ses employés.
Recopiez deux bonnes réponses.
- b-Valoriser les métiers artisanaux.
- c-Exprimer son admiration pour son père.
Chapitre 3
TEXTE:
Je déjeunai tout seul et je partis à l'école. L’après-midi se passa pour moi comme les autres après-midi (...). Le soir, je repris le chemin de la maison. Je m'attendais à la trouver sens dessus dessous. Il n'en était rien. Silencieuses, les femmes soufflaient leur feu, remuaient leurs ragoûts, écrasaient dans des mortiers de cuivre leurs épices. Je n'osai pas interroger ma mère sur les aventures de Zineb.
Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de l'Aacha. Le repas se déroula simplement, mais à l'heure du thé, maman parla des événements de la journée. Elle commença:
- Cette pauvre Rahma a passé une journée dans les affres de l'angoisse. Nous avons toutes été bouleversées.
- Que s'est-il passé? demanda mon père.
Ma mère reprit :
- Tu connais Allal le fournier (...) Il est marié à Khadija, la sœur de notre voisine Rahma. (...) Mariés depuis trois ans ils désiraient vivement avoir un enfant. La pauvre Khadija a consulté les guérisseurs, les fqihs, les sorciers et les chouafas sans résultat. Il y a un an, ils sont allés en pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine. Khadija se baigna dans la source, promit au saint de sacrifier un agneau si Dieu exauçait son vœu. Elle a eu son bébé. Depuis six jours, la joie du ménage est à son comble. Demain on procédera au sacrifice du Nom.
Mon père osa faire remarquer qu'il ne voyait pas dans cet événement motif à angoisse. Mais ma mère l'interrompit et déclara qu'il était incapable d'écouter jusqu'au bout un récit.
- Attends! Attends! dit-elle, je commence à peine, tu m'interromps tout le temps.
Rahma était donc invitée au baptême et à la cérémonie du Nom. (...) Elle habilla de neuf sa fille Zineb et elles partirent de bonne heure ce matin. Elles passèrent par Mechchatine, Seffarine, El Ouadine ...
- Tu ne vas pas citer toutes les rues de Fès, dit simplement mon père.
Je pouffai de rire. Des yeux sévères se fixèrent un moment sur moi et ma mère reprit:
- Elles arrivèrent à Rsif. La foule barrait le chemin. Un marchand vendait des poissons frais (...). Les gens se battaient pour se faire servir. Rahma et sa fille furent prises dans les remous de cette cohue. Une fois à l'air libre, Rahma rajusta son haïk et constata la disparition de Zineb! Elle appela, cria, ameuta la foule. Les gens vinrent au secours de la mère affligée, mais la fille restait introuvable.
Rahma revint tout en larmes, nous la consolâmes de notre mieux. Allal le jardinier se dépêcha de prévenir le mari de Rahma. Deux crieurs publics parcoururent la ville en tous sens, donnèrent le signalement de la fille, promettant une récompense à celui qui la ramènerait à ses parents.
Pendant ce temps, nous, faibles femmes, nous ne pouvions que pleurer, offrir notre compassion à.la malheureuse mère.
J'avais le cœur gros. Fatma Bziouya et moi nous partîmes à Moulay Idriss. Dans de pareilles circonstances, il faut frapper à la porte de Dieu et de ses Saints. Cette porte cède toujours devant les affligés. Une vieille femme surprit notre douleur, elle nous en demanda le motif. Nous la mîmes au courant du triste événement. Elle nous emmena à Dar Kitoun, lieu d'asile de toutes les abandonnées. Là, nous trouvâmes Zineb. La moqqadama l'avait recueillie et nourrie pour l'amour du Créateur. Elle eut un rial de récompense et nous la remerciâmes pour ses bons soins. Rahma retrouva toute sa gaîté lorsque sa fille lui fut rendue.
- Louange à Dieu! termina mon père. Prépare le lit de cet enfant, ajouta-t-il. Il tombe de sommeil.
Extrait de« La Boîte à Merveilles» d'Ahmed Sefrioui
COMPRÉHENSION / (10 points)
Relisez le texte et répondez aux questions suivantes :
1) Ahmed SEFRIOUI est un écrivain marocain d'expression française :
- Quand et où est-il né ? (0,25 pt x 2) - Il est né en 1915 à Fès.
- Citez une de ses œuvres (autre que «La Boîte à merveilles»). (0,25 pt) - Rêver du Maroc.
- Quand est-il mort ? (0,25 pt) - Il est mort en 2004.
Pour répondre, vous pouvez choisir parmi les informations suivantes : 1910, 1915, 2004, 2010 à Tétouan, à Fès, « Les misérables ». «Rêver du Maroc ». (1 pt)
2) D'après votre lecture de l'œuvre, pourquoi Sidi Mohamed s'attend-il à trouver la maison sens dessus-dessous ? (1 pt)
- Car Zineb avait disparu. Ou bien : -À cause de la disparition de Zineb.
3) a) Relevez deux comparaisons employées dans le passage allant du début du texte jusqu'à « ... les événements de la journée. »
- « L’après-midi se passa pour moi comme les autres après-midi. » « Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de l'Aacha. »
b) Quelle idée chacune de ces comparaisons met-elle en relief ? (1 pt)
- Ces deux comparaisons mettent en relief l’idée de la routine, la vie monotone, la répétition …
4) a) Selon Khadija, qu'est-ce qui l'a finalement aidée à avoir son bébé ?
- Khadija croit que le pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine l’a aidée à avoir son bébé.
- Khadija prétend que le fait de se baigner dans la source du saint l’a aidée à avoir son bébé.
b) Partagez-vous la croyance de Khadija ?
- Non / Oui
c) Justifiez votre réponse. (2 pts)
- Exemple : Non, la conception d’un enfant ne peut avoir qu’une explication scientifique.
- Exemple : Oui, Certaines croyances donnent de l’espoir à l’individu et l’aident à supporter les difficultés de la vie.
5) a) Dégagez dans le texte deux sentiments éprouvés par Rahma.
- La tristesse (le chagrin, l’angoisse) et la joie.
b) Qu'est-ce qui est à l'origine de chacun de ces deux sentiments ? (1 pt)
- La tristesse (le chagrin, l’angoisse) : la disparition de Zineb.
- La joie : quand Zineb est retrouvée.
6) a) Qui a retrouvé Zineb ?
- Lalla Zoubida et Fatma Bziouya ont retrouvé Zineb à Moulay Idriss.
b) D'après votre lecture de l'œuvre, que fait Rahma quelques jours après avoir retrouvé Zineb ? (2 pts)
- Rahma a organisé un repas pour les pauvres ou pour les mendiants aveugles.
7) Quelle est, selon vous, l'intention du père dans sa dernière réplique ? (1 pt)
- Faire comprendre poliment à sa femme que c’est le moment d’aller dormir.
8) a) Les événements de cet extrait sont-ils relatés par un seul narrateur ?
- Non, il y a deux narrateurs.
b) Justifiez votre réponse. (1 pt)
- Le narrateur principal Sidi Mohammed continue à raconter tout en laissant sa mère raconter l’histoire de Khadija et la disparition de Zineb
chapitre 4
Texte :
Le lendemain vendredi, mon père rentra déjeuner selon sa coutume. Il portait une djellaba de laine boutonnée d'une éblouissante blancheur et un turban neuf, tout raide d'apprêt.
Le repas fut servi par ma mère. Le menu était particulièrement soigné. Nous mangeâmes du mouton aux artichauts sauvages, du couscous au sucre et à la cannelle et pour finir une délicieuse salade d'oranges à l'huile d'olive.
Nous sirotâmes de nombreux verres de thé à la menthe. Au centre du plateau, deux roses d'Ispahan s'épanouissaient dans une Vieille tasse de porcelaine.
Ma mère soupira. Elle s'adressa à mon père :
- Le sort se montre parfois bien cruel. Pauvres et riches, bons et méchants sont à la merci de ses revers. J'ai bien du chagrin ! Je pense à Lalla Aïcha et mon cœur saigne. Je n’ai pas voulu t’ennuyer hier soir avec les tristes événements qui se sont déroulés dans la journée.
Mon père prêta une oreille attentive. Elle poursuivit :
- Moulay Larbi, le mari de Lalla Aïcha, s'est disputé avec son associé, un certain Abdelkader fils de je ne sais qui …
Elle leva les yeux au plafond pour invoquer :
- Dieu écarte de notre chemin, de celui de nos enfants et les enfants de nos enfants, tous les fils du péché qui se présentent le sourire aux lèvres et la poitrine pleine de ténèbres. Sois notre protecteur et notre mandataire : Amine ! Cet Abdelkader, ce fils de l'adultère, ce disciple de Satan ne possédait pas une chemise propre quand. Moulay Larbi le prit comme ouvrier dans son atelier à Mechatine. Il le traita avec bienveillance, lui prêta de l'argent, le reçut souvent à déjeuner ou à dîner. Abdelkader se montrait poli et même obséquieux. Il chantait les mérites de Moulay Larbi, louait sa générosité, son bon caractère et la noblesse de ses sentiments. Tous les deux travaillaient beaucoup. Les babouches brodées jouissent auprès des femmes de Fès d'un grand succès. La production de Moulay Larbi et de son ouvrier avait bonne réputation. Abdelkader songea à se marier .Moulay Larbi l'encouragea dans cette voie et Lalla Aïcha lui trouva une jeune fille digne d'éloges. Les mariages coûtent toujours très cher. Malgré ses nuits de veille, Abdelkader n’avait pas su économiser. Il se trouva assez gêné lorsqu'il fallut une dot à sa fiancée. Il eut recours à son patron. Moulay Larbi réussit à assembler quatre-vingts rials. Il les lui versa sans méfiance. Il commit la faute de lui avancer cet argent sans établir de papier de reconnaissance de dette. Pour permettre à Abdelkader de gagner davantage, il l'associa à son affaire.
- Sais-tu comment ce fils du péché l'a remercié de ses bienfaits ?
Mon père ne savait pas.
Ma mère ne lui laissa d'ailleurs pas le temps de répondre …
COMPRÉHENSION / (10 points)
1) Recopier et compléter le tableau suivant. (0.25 x 4)
Titre de l'oeuvre : la boite à merveilles.
Genre littéraire : Roman autobiographique.
Personnage principal: Sidi MOhammed.
Auteur: Ahmed Sefrioui.
2) Situez ce passage dans l’œuvre en choisissant l’une des trois propositions suivantes : (1 pt)
a. Juste après la visite de Lalla Aïcha et de Lalla Zoubida à Sidi Ali Boughaleb.
b. Juste après le retour de Maâlem Abdeslam et de Sidi Mohamed de chez le coiffeur.
c. Juste après la visite rendue par Lalla Zoubida à Lalla Aïcha, chez elle, à Zankat Hajjama.
-C -Juste après la visite rendue par Lalla Zoubida à Lalla Aïcha, chez elle, à Zankat Hajjama.
3) a- Quelle expression dans le texte montre que Maâlem Abdeslam déjeune chaque vendredi chez lui ? (0,5 pt)
-« selon sa coutume »
b- De quoi se composait le menu du repas de ce vendredi ? (0,5 pt)
-Le menu = mouton aux artichauts sauvages, couscous au sucre et à la cannelle, salade d’oranges à l’huile d’olive, du thé à la menthe.
c- Pourquoi ce menu était particulièrement soigné ? (0,5 pt)
-Le menu était particulièrement soigné parce que le père était présent.
-Le menu était particulièrement soigné parce qu’il comportait de la viande.
-Le menu était particulièrement soigné parce que c’était un jour sacré : le vendredi.
4) Lalla Zoubida fait plusieurs reproches à Moulay Larbi. Citez-en deux. (0,5 pt x 2)
-Son excès de confiance en Abdelkader.
-Son manque de méfiance.
-Son absence de prudence.
-Sa faute de ne pas avoir établi un papier de reconnaissance de dette.
5) Quelle est la tonalité dominante (registre littéraire) dans le passage qui va : - de : « Dieu écarte de notre chemin................à : il l’associa à son affaire. » ? (0,5 pt x 2)
- Choisissez la bonne réponse parmi les propositions suivantes et justifiez-la :
a) Comique ; b) Satirique ; c) Épique.
-b) Satirique
-Justification : Lalla Zoubida critique l’hypocrisie et la tromperie d’Abdelkader.
6) – « Ma mère ne lui laissa d'ailleurs pas le temps de répondre. », cet énoncé veut-il dire que :
a. La mère du narrateur interdit à son mari de parler,
b. Elle n’attendait pas de réponse de la part de son mari,
c. Le mari ne s’intéressait pas du tout à ce que racontait sa femme. (0,5 pt)
-b Elle n’attendait pas de réponse de la part de son mari.
7) - « Je n’ai pas voulu t’ennuyer hier soir. »
- Cet énoncé fait-il partie du récit ou du discours ? Justifiez par deux indices. (0,5 pt x 2)
-Pronoms personnels : Le « je » désigne le locuteur. Le « t’ » désigne le destinataire.
-Temps du discours : emploi du passé composé.
-Repère temporel qui renvoie au moment de l'énonciation : « hier ».
8) « Je pense à Lalla Aïcha et mon cœur saigne. »
a. Quelle figure de style comporte cet énoncé ? (0,5 pt)
-Une hyperbole
b. Que nous permet-elle d’apprendre sur le personnage de Lalla Zoubida ? (0,5 pt)
-Lalla Zoubida est une femme sensible et compatissante. Elle est profondément touchée par ce qui arrive à son amie intime et exprime clairement sa douleur.
9) Selon vous, quel jugement Maâlem Abdeslam pourrait-il porter sur sa femme Lalla Zoubida, après son récit agressif ? Pourquoi ? (0,5 pt x 2)
-Exemple : Maâlem Abdeslam pourrait porter sur sa femme un jugement négatif en lui reprochant son niveau de langue et en critiquant sa manière hâtive de porter des jugements en se basant sur une seule version des événements.
10) Partagez-vous le jugement sévère de Lalla Zoubida à l’égard d’Abdelkader ? Justifiez votre point de vue. (0,5 pt x 2)
-Exemple : Je ne peux pas partager le jugement sévère de Lalla Zoubida à l’égard d’Abdelkader car il émane d’une seule version, celle de son amie intime. De plus, dans le roman, les experts se sont prononcés en faveur d’Abdelkader.
chapitre 7
Texte:
Les journées devinrent longues. La salle du Msid, jugée trop chaude et trop étroite, fut abandonnée. Nous déménageâmes un matin nos planchettes et nos encriers et l’école fut installée dans un petit sanctuaire deux pas plus loin. Ce mausolée abritait la tombe d’un saint. Les gens du quartier ignoraient son nom mais les jeunes filles qui désiraient se marier dans l’année venaient le jeudi faire sept fois le tour du tombeau. D’autres personnes étaient enterrées dans cette grande salle d’une fraîcheur de paradis.
Une niche dans un coin indiquait la direction de l’Orient. Dès le premier jour, à l’appel du muezzin, le fqih nous imposa le silence. Il nous envoya faire nos ablutions à la petite fontaine circulaire qui chantonnait dans un coin. Petits et grands, alignés derrière notre maître, nous nous acquittâmes avec gravité du devoir de tout bon musulman : la prière rituelle. Deux fois par jour, pendant tout l’été, les mêmes cérémonies eurent lieu.
Le changement de décor, la lumière si douce qui tombait des ouvertures latérales, une certaine bienveillance sur le visage du fqih eurent un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. Je me mis à aimer l’école. Ma mémoire fit des miracles. De dix lignes sur ma planchette, je passai à quinze. Je n’éprouvais aucune difficulté à apprendre.
Un vendredi, mon père gonflé d’orgueil, raconta à ma mère la conversation qu’il avait eue la veille avec mon maître rencontré dans la rue. Le fqih lui avait assuré que, si je continuais à travailler avec autant de cœur et d’enthousiasme, je deviendrais un jour un savant dont il pourrait être fier.
Certes, ce n’était pas le but que je poursuivais. Le mot savant évoquait pour moi l’image d’un homme obèse à la figure très large frangée de barbe, aux vêtements amples et blancs, au turban monumental. Je n’avais aucune envie de ressembler à un tel homme. J’apprenais chaque jour ma leçon parce qu’il me semblait que mes parents m’en aimaient davantage et surtout j’évitais ainsi la rencontre avec la lancinante baguette de cognassier.
COMPRÉHENSION / (10 points)
1. Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Titre de l'oeuvre : la boite à merveilles.
Genre littéraire : Roman autobiographique.
Personnage principal: Sidi MOhammed.
Siècle: XXème siècle
2. a)- les événements relatés dans ce texte se déroulent-ils avant ou après les jours de l'Achoura ?
- Les événements relatés dans ce texte se déroulent après les jours de l'Achoura.
b)- En quelle saison ces événements ont-ils lieu ? (1 pt)
- En été.
3. Pourquoi la salle du Msid a-t-elle été remplacée par celle du mausolée ? (1 pt)
- Car la salle est devenue trop chaude.
4. Le déplacement de l’école a-t-il eu lieu des effets positifs ou négatifs sur le narrateur ? Justifiez votre réponse à partir du texte. (1 pt)
- Le déplacement de l’école a eu des effets positifs sur le narrateur : « Le changement de décor, la lumière si douce qui tombait des ouvertures latérales, une certaine bienveillance sur le visage du fqih eurent un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. »
5. a) – « Ma mémoire fit des miracles ». La figure de style contenue dans cet énoncé est :
- une hyperbole.
- une comparaison.
- une antithèse. Recopiez la bonne réponse.
- Une hyperbole.
b)- Qu’est ce que le narrateur veut montrer par l’emploi de cette figure ? (1 pt)
- Le narrateur veut montrer qu’il commence à apprendre rapidement et sans difficultés.
6. a)- Quel avenir le Fqih et le père espéraient-ils pour le narrateur ?
- Devenir un savant.
b)- Montrez à partir du texte que le narrateur n’approuvait pas cet avenir ? (1 pt)
- « Le mot savant évoquait pour moi l’image d’un homme obèse à la figure très large frangée de barbe, aux vêtements amples et blancs, au turban monumental. » « Certes, ce n’était pas le but que je poursuivais. »
7. Dans le dernier paragraphe, relevez deux raisons qui poussaient le narrateur à étudier avec beaucoup d’enthousiasme ? (1 pt)
- a) Ses parents l’aimaient davantage. b) Éviter les coups de la baguette du fqih.
8. Relevez du texte deux termes du champ lexical de la religion et deux termes appartenant au champ lexical de l’école (1 pt)
- Le champ lexical de la religion : Sanctuaire, mausolée, saint, muezzin, fqih, ablutions, musulman, prière.
- Le champ lexical de l’école : Planchettes, encriers, apprendre, leçon.
9. Faites-vous les études uniquement pour faire plaisir à vos parents et professeurs ? Justifiez votre réponse ? (1 pt)
- Exemple : Mon but premier est d’avoir de bons diplômes qui pourraient m’ouvrir les portes de l’emploi et me permettre de réaliser une promotion sociale.
10. Êtes-vous d’accord avec certaines personnes qui visitent les saints pour trouver des solutions à leurs problèmes ? Justifiez votre réponse ? (1 pt)
- Exemple : Je ne suis pas d’accord mais je respecte les choix des personnes surtout celles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.
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