Examen sur la boite à merveilles : chapitre 1
avec la correction
Ma mère me calma :
- Je t'emmène prendre un bain, je te promets un orange et un œuf dur et tu
trouves le moyen de braire comme un âne !
Toujours hoquetant, je répondis :
- Je ne veux pas aller en Enfer.
Elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.
Je crois n'avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon
enfance. Une vague appréhension et un sentiment de malaise m'ont toujours
empêché d'en franchir la porte. A bien réfléchir je n'aime pas les bains
maures. La promiscuité, l'espèce d'impudeur et de laisser-aller que les gens se
croient obligés d'affecter en de tels lieux m'en écartent. Même enfant, je
sentais surtout ce grouillement de corps humides, dans ce demi-jour inquiétant,
une odeur de péché. Sentiment très vague, surtout à l'âge où je pouvais encore
accompagner ma mère au bain maure, mais qui provoquait en moi un certain
trouble.
Dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes.
Après avoir payé soixante quinze centimes à la caissière nous commençâmes notre
déshabillage dans un tumulte de voix aiguës, un va-et-vient continu de femmes à
moitié habillées, déballant de leurs énormes baluchons des caftans et des
mansourias, des chemises et des pantalons, des haïks à glands de soie d'une
éblouissante blancheur. Toutes ces femmes parlaient fort, gesticulaient avec
passion, poussaient des hurlements inexplicables et injustifiés.
Je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre,
devant ma mère lancée dans une explication avec une amie de rencontre. Il y
avait bien d'autres enfants, mais ils paraissaient à leur aise, couraient entre
les cuisses humides, les mamelles pendantes, les montagnes de baluchons, fiers
de montrer leurs ventres ballonnés et leurs fesses grises.
Je me sentais plus seul que jamais. J'étais de plus en plus persuadé que
c'était bel et bien l'Enfer. Dans les salles chaudes, l'atmosphère de vapeur,
les personnages de cauchemar qui s'y agitaient, la température, finirent par
m'anéantir. Je m'assis dans un coin, tremblant de fièvre et de peur. Je me
demandais ce que pouvaient bien faire toutes ces femmes qui tournoyaient
partout, couraient dans tous les sens, traînant de grands seaux de bois
débordants d'eau bouillante qui m'éclaboussait au passage.
I. Compréhension :
(10 points)
1)
§ Titre de l’œuvre : La boîte à merveilles
§
Auteur : Ahmed Sefrioui
§
Genre de roman : Roman
autobiographique
§
Époque des évènements : 20e siècle
-Remplissez le tableau
ci-dessus en vous référant à l’œuvre d’où le texte est tiré. (0,25 x 4)
2) D'après votre lecture de l’œuvre, quel métier (activité) exerce chacun de
ces personnages ? (0,5 x 2)
-Abdallah, Lalla
Kanza.
-Abdallah : épicier
-Lalla Kanza : voyante
3) Dans le lieu où se
trouvait le narrateur :
-Mettez une croix dans la case qui convient en vous référant au texte.
(0,25 x 4)
4) Quels sentiments le
narrateur éprouve-t-il dans le dernier paragraphe du texte ? (se limiter à deux
sentiments) (0,5 x 2)
-La solitude / le
malaise / la peur / l'étouffement
5) Dans ce même
paragraphe (le dernier):
a) À quoi le narrateur
compare-t-il ce lieu ? (0,5)
-à l'Enfer
b) Justifiez votre
réponse en vous limitant à deux indices. (0,25 x 2)
- C'était bel et bien
l'Enfer / les salles chaudes / l'atmosphère de vapeur / les personnages de
cauchemar / la température.
6) a)- Je ne veux
pas aller en Enfer.
b) Dés notre arrivée,
nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes.
-Précisez le mode
d'énonciation (le système énonciatif) utilisé dans chacun des deux énoncés
ci-dessus. (0,5 x 2)
a) -Le discours
b) -Le récit
7) Relevez dans le texte
:
a) quatre mots relatifs
au champ lexical du « corps humain ». (0,25 x 4)
-Les pieds / les mains
/ le ventre / les cuisses / les mamelles / fesses
b) une phrase comportant
une comparaison. (1 pt)
- Je t'emmène prendre un bain, je te promets un orange et un œuf dur et tu
trouves le moyen de braire comme un âne !
8) À votre avis, le
narrateur a-t-il gardé un bon souvenir du lieu où il était ?
Justifiez votre
réponse. (1 pt)
- Je trouve que le
narrateur n’a pas gardé un bon souvenir du lieu où il était puisqu'il affirme
lui-même qu’un sentiment de peur et de malaise est resté gravé dans sa mémoire.
9) D'après votre lecture
du passage, quelle idée vous faites-vous du narrateur ? (1 pt)
- Je pense que le
narrateur est un enfant solitaire et sensible qui a des difficultés à s’adapter
à des situations nouvelles.
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