des contrôles sur (le dernier jour d'un condamné)

Examen régional du dernier jour d'un condamné 2 




TEXTE:

Puisque le jour ne paraît pas encore, que faire de la nuit ? Il m’est venu une idée. Je me suis levé et j’ai promené ma lampe sur les quatre murs de ma cellule. Ils sont couverts d’écritures, de dessins, de figures bizarres, de noms qui se mêlent et s’effacent les uns les autres. Il semble que chaque condamné ait voulu laisser trace, ici du moins. C’est du crayon, de la craie, du charbon, des lettres noires, blanches, grises, souvent de profondes entailles dans la pierre, ça et là des caractères rouillés qu’on dirait écrits avec du sang. Certes, si j’avais l’esprit plus libre, je prendrais intérêt à ce livre étrange qui se développe page à page à mes yeux sur chaque pierre de ce cachot. J’aimerais à recomposer un tout de ces fragments de pensée, épars sur la dalle ; à retrouver chaque homme sous chaque nom ; à rendre le sens et la vie à ces inscriptions mutilées, à ces phrases démembrées, à ces mots tronqués, corps sans tête, comme ceux qui les ont écrits.
À la hauteur de mon chevet, il y a deux cœurs enflammés, percés d’une flèche, et au-dessus : Amour pour la vie. Le malheureux ne prenait pas un long engagement.
À côté, une espèce de chapeau à trois cornes avec une petite figure grossièrement dessinée au-dessus, et ces mots : Vive l’empereur ! 1824.
Encore des cœurs enflammés, avec cette inscription, caractéristique dans une prison : J’aime et j’adore Mathieu Danvin. JACQUES1.
Sur le mur opposé on lit ce mot : Papavoine2. Le P majuscule est brodé d’arabesques et enjolivé avec soin.
Un couplet d’une chanson obscène.
Un bonnet de liberté sculpté assez profondément dans la pierre, avec ceci dessous :
Bories3. – La République. C’était un des quatre sous-officiers de La Rochelle. Pauvre jeune homme ! Que leurs prétendues nécessitées politiques sont hideuses ! Pour une idée, pour une rêverie, pour une abstraction, cette horrible réalité qu’on appelle la guillotine ! Et moi qui me plaignais, moi, misérable qui ai commis un véritable crime, qui ai versé du sang !
1. Exécuté pour crime de mœurs.
2. Criminel guillotiné en 1821.
3. Emprisonné pour ses idées et exécuté en 1822.

I. ÉTUDE DE TEXTE (10 points): 

Lisez attentivement le texte et répondez aux questions suivantes:
1) a) De quelle œuvre le texte est-il extrait ?
b) À quel genre littéraire appartient-elle ?
c) Qui en est l’auteur ?
d) Citez un autre roman du même auteur. (0,25 pt x 4)
2) Pour situer le texte dans l’œuvre, répondez à ces questions : (0,5 pt x 2)
a) Quel est le nom de la prison où se trouve le narrateur ?
b) Qu’a-t-il décidé d’écrire dans l’attente de son exécution ?
3) a) À quel moment de la journée se passent les événements évoqués dans le texte ? (0,5 pt x 2)
b) Justifiez votre réponse par un énoncé du texte.
4) Que découvre le narrateur sur les murs de sa cellule ? (Relevez du texte quatre éléments). (0,25 pt x 4)
5) Dans le dernier paragraphe du texte, le narrateur avoue avoir commis un acte grave. Lequel ? (1 pt)
6) « Ces fragments de pensée, épars sur la dalle. » (1 pt)
Le mot souligné dans cet énoncé signifie :
- écrits sur la dalle. - dispersés sur la dalle. - gravés sur la dalle
Recopiez la bonne réponse.
7) « J’aimerais à recomposer un tout de ces fragments de pensée »
a) Dans cet énoncé, quel est le sentiment exprimé par le narrateur ? (0,5 pt)
b) Quel est le moyen utilisé pour exprimer ce sentiment ? (0,25 pt x 2)
8) « Cette horrible réalité qu’on appelle la guillotine » (1 pt)
La figure de style employée dans le segment souligné est :
-Une métaphore. -Une métonymie. -Une hyperbole
Recopiez la bonne réponse.
9) Selon vous, pourquoi les prisonniers laissent-ils des traces sur les murs de leurs cellules ?
(Répondez en trois lignes au maximum) (1 pt)
10) Le narrateur semble éprouver un sentiment de pitié envers les prisonniers qui sont passés par la même cellule. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation.
Justifiez votre réponse (en quatre lignes au maximum). (1 pt)

CORRECTION

Lisez attentivement le texte et répondez aux questions suivantes :

1) a) De quelle œuvre le texte est-il extrait ?

-Le dernier jour d’un condamné.
b) À quel genre littéraire appartient-elle ?
-Un roman à thèse.
c) Qui en est l’auteur ?
-Victor Hugo.
d) Citez un autre roman du même auteur. (0,25 pt x 4)
-Les misérables / Les contemplations / Notre-Dame de Paris, …
2) Pour situer le texte dans l’œuvre, répondez à ces questions : (0,5 pt x 2)
a) Quel est le nom de la prison où se trouve le narrateur ?
-Bicêtre
b) Qu’a-t-il décidé d’écrire dans l’attente de son exécution ?
-Il a décidé d’écrire un journal.
-Il a décidé d’écrire le journal de ses souffrances.
3) a) À quel moment de la journée se passent les événements évoqués dans le texte ? (0,5 pt x 2)
-Ces événements se passent la nuit (à l’aube).
b) Justifiez votre réponse par un énoncé du texte.
-« Puisque le jour ne paraît pas encore, que faire de la nuit ? »
4) Que découvre le narrateur sur les murs de sa cellule ? (Relevez du texte quatre éléments). (0,25 pt x 4)
-Écritures / dessins / figures / noms / inscriptions …
5) Dans le dernier paragraphe du texte, le narrateur avoue avoir commis un acte grave. Lequel ? (1 pt)
-Il a commis un véritable crime.
-Il a versé du sang.
-Il a commis un crime de sang.
6) « Ces fragments de pensée, épars sur la dalle. » (1 pt)
Le mot souligné dans cet énoncé signifie :
- écrits sur la dalle. - dispersés sur la dalle. - gravés sur la dalle
Recopiez la bonne réponse.
-Dispersés sur la dalle
7) « J’aimerais à recomposer un tout de ces fragments de pensée »
a) Dans cet énoncé, quel est le sentiment exprimé par le narrateur ? (0,5 pt)
-Le souhait.
b) Quel est le moyen utilisé pour exprimer ce sentiment ? (0,25 pt x 2)
-Le verbe « aimer » au conditionnel présent.
8) « Cette horrible réalité qu’on appelle la guillotine » (1 pt)
La figure de style employée dans le segment souligné est :
-Une métaphore. -Une métonymie. -Une hyperbole
Recopiez la bonne réponse.
-Une hyperbole
9) Selon vous, pourquoi les prisonniers laissent-ils des traces sur les murs de leurs cellules ?
(Répondez en trois lignes au maximum) (1 pt)
-Exemple : À mon avis, les prisonniers désirent laisser une trace de leur passage et transmettre ainsi des messages à ceux qui vont les remplacer.
10) Le narrateur semble éprouver un sentiment de pitié envers les prisonniers qui sont passés par la même cellule. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation.
Justifiez votre réponse (en quatre lignes au maximum). (1 pt)
-Exemple : Je suis d’accord avec cette affirmation car en tant qu’être humain, on ne peut qu’éprouver de la pitié et de la compassion vis-à- vis de la souffrance d’autres personnes.


Texte de base :

Que ce que j’écris ici puisse être un jour utile à d’autres, que cela arrête le juge prêt à juger, que cela sauve des malheureux, innocents ou coupables, de l’agonie à laquelle je suis condamné, pourquoi ? à quoi bon ? qu’importe ? Quand ma tête aura été coupée, qu’est-ce que cela me fait qu’on en coupe d’autres ? Est-ce que vraiment j’ai pu penser ces folies ? Jeter bas l’échafaud après que j’y aurai monté ! Je vous demande un peu ce qui m’en reviendra.
Quoi ! Le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux qui s’éveillent le matin, les nuages, les arbres, la nature, la vie, tout cela n’est plus à moi !
Ah ! C’est moi qu’il faudrait sauver ! Est-il bien vrai que cela ne se peut, qu’il faudra mourir demain, aujourd'hui peut-être, que cela est ainsi ? O Dieux ! L’horrible idée à se briser la tête au mur de son cachot !
1. Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Titre de l’œuvre : ..............................
Auteur : .....................................
Genre : ......................................
Siècle : ..........................................
2.
a) Qui raconte ? (0,5 pt)
b) Où se passe la scène ? (0,5 pt)
3. Situez le passage par rapport aux événements de l’œuvre. (1 pt)
4. Quels sont les arguments avancés par l’auteur pour justifier son recours à l’écriture. (1 pt)
5. Choisissez la bonne réponse :
Dans ce passage le narrateur écrit :
· Une lettre au procureur général
· Son journal intime
· Une lettre à sa fille Marie
6. Dans le passage, le narrateur regrette la perte de plusieurs choses.
a) Quelles sont ces choses perdues ? (0,5 pt)
b) Quelle est la cause de cette perte ? (0,5 pt)
7. Quelle figure de style connaissez-vous dans le deuxième paragraphe ? (1 pt)
8.
a) Quels types de phrases (ou modalités) dominent dans le passage ? (0,5 pt)
b) Quel effet, à travers l’emploi de ces types de phrases, le narrateur cherche-t-il à créer ? (0,5 pt)
9. Quelle idée dangereuse tente le personnage vers la fin du passage ? (1 pt)
10. Le narrateur pense en priorité à sauver sa vie. Trouvez-vous son attitude égoïste ou raisonnable ? Pourquoi ? (1 pt)

Sujet :

L’écriture peut être une source de plaisir comme elle peut être au service d’une chose noble. Croyez-vous à l’efficacité de la parole écrite pour sensibiliser les gens ? Développer votre réflexion dans un texte argumentatif illustré d’exemples précis.


1. Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Titre de l’œuvre : Le Dernier jour d’un condamné
Auteur : Victor Hugo
Genre : Roman à thèse
Siècle : Le 19ème siècle
2.
a) Qui raconte ? (0,5 pt)
Le narrateur : le condamné à mort.
b) Où se passe la scène ? (0,5 pt)
Dans la prison de Bicêtre.
3. Situez le passage par rapport aux événements de l’œuvre. (1 pt)
Le narrateur a été condamné à mort et transféré à la prison de Bicêtre pour un séjour de six semaines avant son exécution.
4. Quels sont les arguments avancés par l’auteur pour justifier son recours à l’écriture. (1 pt)
- Ses écrits peuvent être un jour utiles à d’autres.
- Ses écrits peuvent arrêter le juge prêt à juger.
- Ses écrits peuvent sauver des malheureux, innocents ou coupables, de l’agonie.
5. Choisissez la bonne réponse :
Dans ce passage le narrateur écrit :
· Une lettre au procureur général
· Son journal intime
· Une lettre à sa fille Marie
Dans ce passage le narrateur écrit son journal intime.
6. Dans le passage, le narrateur regrette la perte de plusieurs choses.
a) Quelles sont ces choses perdues ? (0,5 pt)
Le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux, les nuages, les arbres, la nature, la vie.
b) Quelle est la cause de cette perte ? (0,5 pt)
Sa condamnation à mort.
7. Quelle figure de style connaissez-vous dans le deuxième paragraphe ? (1 pt)
Une énumération.
8.
a) Quels types de phrases (ou modalités) dominent dans le passage ? (0,5 pt)
Des phrases interrogatives et exclamatives.
b) Quel effet, à travers l’emploi de ces types de phrases, le narrateur cherche-t-il à créer ? (0,5 pt)
Les exclamatives et les interjections permettent de deviner les émotions du narrateur (l’indignation, la souffrance, l’angoisse), les interrogatives s’adressent au lecteur et à lui-même et traduisent l’incertitude du narrateur quant à la postérité et à l’utilité de son œuvre.
9. Quelle idée dangereuse tente le personnage vers la fin du passage ? (1 pt)
L’idée de se suicider, de se donner la mort : « se briser la tête au mur de son cachot ».
10. Le narrateur pense en priorité à sauver sa vie. Trouvez-vous son attitude égoïste ou raisonnable ? Pourquoi ? (1 pt)
Exemple : Je trouve son attitude raisonnable car c’est un être humain sensé qui a naturellement l’instinct de survie. Il a avoué et regretté son crime mais il ne veut pas mourir.

 Texte :

Tant que j’ai marché dans les galeries publiques du Palais de Justice, je me suis senti presque libre et à l'aise; mais toute ma résolution m'a abandonné quand on a ouvert devant moi des portes basses, des escaliers secrets, des couloirs intérieurs, de longs corridors étouffés et sourds, où il n'entre que ceux qui condamnent ou ceux qui sont condamnés.
L’huissier m'accompagnait toujours. Le prêtre m'avait quitté pour revenir dans deux heures: il avait ses affaires.
On m'a conduit au cabinet du directeur entre les mains duquel l'huissier m'a remis.
C'était un échange. Le directeur l'a prié d'attendre un instant lui annonçant qu'il allait avoir du gibier à lui remettre, afin qu'il le conduisît sur-le-champ à Bicêtre par le retour de la carriole. Sans doute le condamné d'aujourd'hui, celui qui doit coucher ce soir sur la botte de paille que je n'ai pas eu le temps d'user.
- « C'est bon, a dit l'huissier au directeur, je vais attendre un moment; nous ferons les deux procès verbaux à la fois, cela s'arrange bien».
En attendant, on m'a déposé dans un cabinet attenant à celui du directeur. Là, on m'a laissé seul, bien verrouillé.
Je ne sais à quoi je pensais, ni depuis combien de temps j'étais là, quand un brusque et violent éclat de rire à mon oreille m'a réveillé de ma rêverie.
J'ai levé les yeux en tressaillant. Je n'étais plus seul dans la cellule. Un homme s'y trouvait avec moi, un homme d'environ cinquante-cinq ans, de moyenne taille; ridé, voûté, grisonnant; à membres trapus; avec un regard louche dans des yeux gris, un rire amer sur le visage; sale, en guenilles, demi-nu, repoussant à voir.
Il paraît que la porte s'était ouverte, l'avait vomi, puis s'était refermée sans que je m'en fusse aperçu. Si la mort pouvait venir ainsi!
Nous nous sommes regardés quelques secondes fixement, l'homme et moi; lui, prolongeant son rire qui ressemblait à un râle; moi, demi-étonné, demi-effrayé.
- « Qui êtes-vous? Lui ai-je dit enfin.
-Drôle de demande! a-t-il répondu. Un friauche.
- Un friauche ! Qu'est-ce que cela veut dire?
-Cela veut dire, s'est-il écrié au milieu d'un éclat de rire, que la taule jouera au panier avec ma sorbonne dans six semaines, comme il va faire avec ta tronche dans six heures ».
(1) Ma Sorbonne : ma tête.


1)   En vous référant à votre lecture de l'œuvre,
a)  copiez et complétez le tableau suivant:

b)  situez le passage dans l’œuvre.                                           (2 points)
           Le voyage du condamné de Bicêtre à la Conciergerie (Palais de Justice), accompagné de l'huissier et du prêtre. /Le transfert du condamné de Bicêtre à la Conciergerie car c’est son dernier jour.
2)   Dans le premier paragraphe de ce passage, le narrateur décrit des lieux. (1 point)
a)  Quelle impression se dégage de cette description?
Une impression d'enfermement, d'emprisonnement, d'angoisse.
b)  Relevez deux expressions justifiant cette impression.
Portes basses, escaliers secrets, de longs couloirs étouffés et sourds.
3)   «Je me suis senti presque libre et à l'aise».
a)  Ce sentiment, a-t-il duré longtemps chez le narrateur?
Non.
b)  Justifiez votre réponse par une phrase du texte.                       (1 point)
Toute ma résolution m'a abandonné.
4) a) Pour quelle raison conduit-on le condamné au cabinet du directeur ?
Il devait être échangé avec un nouveau prisonnier.
    b)  Comment sont considérés les prisonniers par le personnel de la prison?
Comme du gibier.
    c) Quelle image l'auteur donne-t-il de ce personnel?                          (1,5 point)
 Une image négative, des chasseurs qui cherchent un gibier, des chasseurs guettant leurs proies, des individus sans cœur, un personnel indifférent à la souffrance des condamnés.
5)   Le narrateur n'était pas seul dans la pièce qu'il occupait.
Pourquoi ne s'en est-il pas rendu compte?                                          (1 point)
Il était absorbé par sa pensée, par ses rêveries.
6)   a) Quel sentiment le narrateur éprouve-t-il à l'égard de son compagnon?
Du dégoût
b) Relevez deux expressions qui justifient votre réponse.                       (1 point)
Repoussant à voir, visage sale, regard louche, en guenilles.
7)   a) Dans quel niveau de langue s'exprime ce compagnon?
En argot.
b) Relevez deux expressions qui justifient votre réponse.                        (1,5 point)
Friauche, taule, tronche, sorbonne
8)  Précisez la figure de style employée dans chacun des énoncés suivants
a)  La porte l'avait vomi.
Métaphore et/ou personnification.
b)..lui, prolongeant son rire qui ressemblait à un râle. (1 point) Comparaison.





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